Woolly Tales & Yarns from a Spinner’s Flock of Ouessant Sheep 

Une chronique de fil en aiguille d’une fileuse et son troupeau de moutons d’Ouessant

Un Petit Guide de la laine Ouessant, n° 2 : Fibres primaires et secondaires

Like hair fibers from all mammals, every fiber in a sheep’s fleece comes from a follicle. But it’s important to keep in mind that there are two different types of fiber producing follicles on a sheep : primary follicles and secondary follicles. The fibers produced by these two types of follicles are know as primary fibers and secondary fibers.

The primary follicles develop between the 35th and 40th day of gestation : in other words, quite early in the life of the fetus. As for the secondary follicles, they don’t develop until the end of the gestation period and sometimes after birth.

You can tell these two types of follicles apart not only by when they develop, but also by the types of fibers that they produce. Primary follicles that produce primary fibers, are grouped into clusters of three. The primary follicles are bigger than secondary follicles, which means that the primary fibers are thicker than the secondary fibers. The secondary follicles, which are smaller and produce finer fiber, cluster around individual primary follicles.

The ratio between the number of secondary fibers to the number of primary fibers varies quite a bit between different breeds of sheep : between 3 to 50 secondary fibers for 1 primary fiber. For example, in merino sheep, the ratio is very high, with 50 secondary fibers to every primary fiber. Whereas this ratio is much lower with primitive breeds of sheep.

In order to appreciate the fundamental role played by primary and secondary follicles in the construction of an Ouessant fleece, it’s very important to understand the evolution of sheep’s wool during domestication.

In his study on this very subject, A. R. Bray* traces the evolution of sheep’s wool starting with the wild mouflon sheep, the ancestor of modern domesticated sheep. As Bray has said, the wild mouflon has a double coat with a very soft down coat made up of extremely fine crimped hairs that grow from the secondary follicles. These fine fibers (quite a bit finer than merino wool) are clusters around the long, thick, medullated hair fibers the grow from the primary follicles.

Comme tous les poils chez l’ensemble des mammifères, chaque fibre de la toison du mouton provient d’un follicule. Pourtant, chez l’ovin il faut noter qu’il existe deux types de follicules : les follicules dits primaires et les follicules dits secondaires. Les fibres provenant de ces deux types de follicules sont reconnues comme les fibres primaires et les fibres secondaires.

Les follicules primaires se développent entre le 35ième et le 40ième jour de gestation : c’est à dire très tôt dans la vie du fœtus. Quant aux follicules secondaires, ils se développent vers la fin de gestation et même juste après la naissance.

Ces deux types de follicules se distinguent non seulement par leur stade de formation chez l’agneau, mais aussi par les types de fibres qu’ils produisent. Les follicules primaires qui produisissent les fibres primaires se regroupent en petits clusters de trois. Les follicules primaires sont plus grands que les follicules secondaires ce qui fait en sorte que les fibres primaires sont globalement plus grandes que les fibres secondaires. Les follicules secondaires qui sont plus petits et produisent des fibres plus fines, se regroupent autour du follicule primaire.

Le rapport entre le nombre de fibres secondaires et le nombre de fibres primaires varie beaucoup entre les diverses races ovines : entre 3 et 50 fibres secondaires pour 1 fibre primaire. Par exemple, chez le mérinos le rapport entre les fibres secondaires et primaires est de 50 à 1 ; tandis que chez un mouton primitif le rapport est nettement moins important.

Pour bien apprécier le rôle fondamental des follicules primaires et secondaires dans la construction de la toison du mouton d’ouessant, il faut comprendre l’évolution de la toison du mouton lors de sa domestication.

Dans sa monographie sur ce sujet, A. R. Bray* trace l’évolution de la toison ovine à partir du mouflon sauvage, l’ancêtre du mouton domestique. Comme l’explique Bray, le mouflon a un double pelage avec un duvet de poils très fins et ondulés qui proviennent des follicules secondaires. Ces poils très fins (nettement plus fins que la laine mérinos) se regroupent autour de gros poils longs, épais et médulleux qui proviennent de follicules primaires.

During the evolution of sheep’s fleece, a number of changes take place.

First, all of the types of fibers in the fleece grow more : both longer in length and over a greater period of time. When looking at the coat of the wild mouflon, we notice that the fibers grow for a few months, then they stop growing during the winter months. In the spring, the animal molts, and then the cycle starts again. But at this stage in development all of the fibers in the sheep’s fleece grows without stopping and normally the sheep no longer sheds its fleece.

At the same time there is an evolution in the follicles : the primary follicles become smaller while the secondary fibers become bigger. There is still a definite difference between the two, but it’s not as marked as it is with the mouflon. This change in the size of the follicles influences the size of the fibers produced by the respective follicles : the primary follicles produce a couple of different types of garde hair, including a fiber called a heterotype ; on the other hand, the secondary fibers produce a fine wool. It must be stressed that this type of fleece is not at all uniform : it contains a number of different types of fibers with differing diameters. This intermediate stage in the evolution of sheep’s wool corresponds with the fleece of primitive breeds of sheep.

Au cours de l’évolution de la toison, plusieurs changements se produisent.

D’abord, l’ensemble des fibres pousse davantage : plus long et plus longtemps. Chez le mouflon, les fibres poussent pendant quelques mois, puis s’arrêtent pendant l’hiver ; au printemps l’animal mue; et, le cycle recommence. Chez les moutons, l’ensemble des fibres de la toison pousse sans arrêt et normalement l’animal ne mue plus.

D’autre part, une évolution des follicules apparaît : les follicules primaires deviennent plus petits pendant que les follicules secondaires deviennent plus grands. Il y a toujours une nette différence entre les deux, mais c’est moins marqué que chez le mouflon. Ce changement au niveau des follicules a eu également des conséquences sur les types de fibres produites : les follicules primaires produisent plusieurs types de poils de garde, y compris de la fibre dite “hétérotype” ; par contre les follicules secondaires produisent des fibres de laine bien fine. Mais il faut souligner que ce type de toison n’est pas uniforme : il y a plusieurs types de fibres à diamètre variable. Cette étape d’évolution intermédiaire de la toison ovine correspond à la toison du mouton dit primitif.

Finally, if we look at a modern sheep like the merino that has been “improved” and selected to produce a very fine and uniform fleece, we will see yet again another evolutionary change of the sheep’s follicles. At this point, the primary follicles and the secondary follicles are the same size and both produce a very uniform wool. At the same time, the ratio between primary and secondary follicles changes : there’s an increased number of secondary follicles for each primary follicle.

Finalement, si on considère un mouton moderne comme le mérinos qui a été “amélioré” et sélectionné pour produire une toison très fine et très uniforme, on voit de nouveau une évolution au niveau des follicules. Désormais, les follicules primaires et secondaires sont de la même taille et ils produisissent tous les deux une laine très uniforme. D’autre part, le rapport entre follicules primaires et secondaires change : il y a plus de follicules secondaires pour chaque fibre primaire.

And so where does all this leave our little Ouessant sheep?

Et où se trouve notre petit mouton d’Ouessant dans tout ça ?

The Ouessant sheep is neither a wild Mouflon or a Merino : the Ouessant sheep is a little rustic sheep with a beautiful primitive fleece.

 

* Bray, A. R. “Fleece Types Developed During Domestication.” In The World of Coloured Sheep, The Proceedings of the 6th World Congress on Coloured Sheep, Christchurch, New Zealand, November 2004, edited by Roger S. Lundie and Elspeth J. Wilkinson, 34-37. New Zealand : The Black and Coloured Sheep Breeders’ Association of New Zealand, 2004.

Le mouton d’Ouessant n’est ni mouflon, ni Mérinos : c’est un petit mouton rustique avec une belle toison primitive.

 

* Bray, A. R. “Fleece Types Developed During Domestication.” In The World of Coloured Sheep, The Proceedings of the 6th World Congress on Coloured Sheep, Christchurch, New Zealand, November 2004, edited by Roger S. Lundie and Elspeth J. Wilkinson, 34-37. New Zealand : The Black and Coloured Sheep Breeders’ Association of New Zealand, 2004.
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